Le jour touché à sa fin, le soleil disparaît derrière les buildings petit à petit. J'entre avec rage dans mon bureau, cette journée m'a parut interminable. Entre le classement des nouvelles Dolls, l'arrivée surprise de mon père qui à passé sa journée à m'engueuler que je devais me trouver un Doll au plus vite, qu'en tant que dirigeant, je me devais d'en avoir une... Le souci, c'est qu'aucune Doll à ce jour inscrit à Blossom n'intéresse vraiment. Aucune ne m'a réellement attiré. Car oui, je choisirais ma Doll pour son physique, je veux en profiter au maximum, dans tous les sens du terme.

Une pile de nouveaux arrivant m'attendait sur mon bureau, je soupire avant de m'y installer. Je pars une demi-journée et voilà ce que je retrouve ? Une vingtaine de dossiers qui m'attend sagement. Je commence donc à les feuilleter. Aucun n'en vaut réellement la peine, sauf un... Wu Liang... 21 ans, plutôt mignon... Sans attendre, j'appelle un de mes gardes pour qu'il me l'amène dans mon bureau au plus vite. Je n'attends pas très longtemps, j'ai à peine parcouru son profil que je le retrouve devant moi, tenu par le bras par l'un de mes hommes de mains. Il n'a pas l'air enchanté d'être là, ce qui me fait largement sourire. Je me lève afin de l'examiner de plus près. Il m'a l'air d'avoir un corps de rêve, sa peau halée a l'air douce à souhait. Oui, il est parfait... Je me poste devant lui avec un sourire carnassier, le regard plein de malice.

- Wu Liang, à partir d'aujourd'hui tu es ma doll !

Liang se demandait quand son tour viendrait. Il n'avait pas hâte, au contraire, mais l'idée de n'avoir toujours aucun owner était quelque chose qu'il trouvait surprenant. Beaucoup de Dolls qu'il avait pu croiser à Private Blossom jusque là avaient toutes trouvé un propriétaire, mais personne ne l'avait encore choisis lui. Jusqu'à ce soir. Alors qu'il était allongé sur son lit, le regard perdu, un employé de l'agence qu'il avait déjà croisé auparavant dans les couloirs était venu le chercher dans sa chambre. Ce dernier n'avait d'ailleurs pas l'air enthousiaste. Il l'avait pris par le bras avant de le mener vers les bureaux où Liang n'avait jamais été autorisé à pénétrer auparavant. Le brun avait conscience de ce qui l'attendait, le tatouage qui ornait sa nuque allait enfin prendre son sens. Après une courte marche silencieuse, ils s’arrêtèrent enfin devant un des nombreux bureaux. L'homme qui l'accompagnait toqua à la porte avant de l'ouvrir. Liang s'était déjà de nombreuses fois imaginé à quoi son futur Owner pourrait bien ressembler : un homme avide de pouvoir et richesse qui n'en aurait que faire du bien-être de sa Doll. Et c'était ce qu'il semblait avoir sous les yeux. Un blond,  certainement un peu plus âgé, était assis derrière un large bureau plus luxueux que jamais. Liang ne pu s'empêcher de le regarder avec dégoût, se disant qu'après tout, c'était tout ce qu'il méritait de sa part. A son arrivée, ce dernier s'était levé pour l'examiner de plus près. Il lui tournait autour, le contemplant avec dédain comme le simple objet qu'il était devenu. Liang venait à peine de poser ses yeux sur lui qu'il ne pouvait empêcher ce sentiment de haine naître en lui. Il fit quelque pas en arrière avant de prononcer ces quelques mots qui ne manqueront pas d'hanter l'esprit du brun :

- Wu Liang, à partir d'aujourd'hui tu es ma doll !

Il avait, malheureusement, enfin un Owner, et ce dernier semblait pire que ce à quoi il s'attendait. L'homme de main du blond lâcha le bras de Liang avant de quitter la pièce, les laissant ainsi tous les deux. Le blond se remit à scruter le brun dans les moindres détails, ce qui devenait de plus en plus dur à supporter pour lui. Il refusait d'être traité de la sorte, comme une acquisition dont le propriétaire voulait pleinement profiter, dénué d'humanité. Liang savait qu'il devait se contenter de se taire et le laisser faire ce dont il avait envie, après tout, il n'avait pas son mot à dire. Il ferma les yeux, tentant d'oublier son regard sur son corps. Il n'en pouvait plus, et alors qu'il savait qu'il aurait du rester silencieux, il laissa échapper de sa bouche des mots qu'il regrettait déjà aussitôt pronnoncés :

- Ne me regardez pas comme ça.

Il sentit son Owner se reculer soudainement, certainement étonné par son audace. Liang aurait du savoir fermer sa bouche.