Once upon a man...
Chow Liang est orphelin. Il n’a jamais connu ses parents, il fut donné à une nourrice presque à la suite de sa naissance. Il fut élevé en même temps qu’un autre garçon, qui avait quelques années de plus. Ce fut là sa seule famille. Et il ne s’en plaignait pas. Sa mère de substitution le chérissait comme s’il était son vrai fils, son « frère » le protégeait, ils étaient très complices. Liang vivait parfaitement comme la plupart des garçons de son âge, il allait à l’école et ne jouait pas au délinquant.
L'école, le lycée. C'est dans cet endroit, entouré d'adultes et d'adolescents, que sa descente aux enfers commença. Progressivement, il entrait dans sa période de rébellion. Il n'obéissait que rarement à sa mère, rentrait tard le soir, et la moindre parole qu'il échangeait avec son frère était pour se disputer. Il commençait à trainer avec les populaires du lycée, les gens totalement faux, presque entièrement refait de plastique. Puis, il rencontra Kimball. Ce n'était pas un lycéen, il devait bien avoir 23 ans alors que Liang n'en avait que 16. ll trainait devant le lycée parfois, à la recherche d'une petite personne parfaite qui allait bientôt servir de victime à cet être imbus de lui-même et infâme.
Liang aurait très bien pu l’éviter ce jour là, passer à côté sans le remarquer, continuer le chemin avec ses potes. Mais Kimball avec ce truc qui avait attiré l’œil de l’adolescent. Cette classe, cette assurance que ses amis n'avaient pas. Ce truc qui faisait qu'il était respecté par tout le monde. Il prétendit à ses amis qu’il avait oublié quelque chose et qu’il les rejoindrait plus tard. Il s'approcha du jeune homme, celui-ci lui sourit lorsqu'il vit le garçon l'approcher. Il n'aurait pas à chercher cette fois-ci. Surtout que le lycéen lui plaisait, c'était sûr il allait s'amuser.
Ils commencèrent à trainer de plus en plus ensemble, les amis de Liang le voyaient de moins en moins, et sa famille n'avait de nouvelles de lui qu'une fois par semaine. Son nombre d'absence augmentait d'une manière étonnante. Le peu qu'il était au lycée, c'était à l'heure des repas et pour le cours de photographie auquel il tenait énormément. Il faisait en sorte de ne pas croiser son frère, pour éviter d'écouter des reproches inutiles, et lorsqu'ils se rentraient dedans par mégarde, il l'ignorait comme s'il s'agissait d'un étranger. Ce comportement blessait énormément son frère. Il avait peur pour son frère, qu'il tombe dans les ténèbres, mais il ne pouvait pas faire grand chose. Sa mère était désespérée de ne plus voir son fils cadet à la maison.
Kimball. Drogue. Alcool. Sexe. Liang n'avait plus que ces mots à la bouche, dans son esprit. Plus rien n'existait. D'ailleurs, il n'avait plus droit de penser à quoi que ce soit d'autre. Kimball manipulait entièrement son corps et son esprit. Mais, principalement son corps.
Le 18 novembre était un jour spécial. Kimball se réjouissait de cette date, et maintenant Liang en avait peur. Il était effrayé, mais il avait l'habitude. Ça ne changeait pas beaucoup de son quotidien. La première fois que sa relation avec Kimball changea quelques peu fut deux ans après leurs rencontres. Kimball n'attendait jamais aussi longtemps avec ses victimes, il ne gardait jamais une victime aussi longtemps. Mais il s'était amusé avec le jeune chinois. Ils avaient fait les quatre cents coups. Ils avaient braqué une petite supérette, et avec le fric, ils s'étaient achetés encore plus de drogue, et d'alcool, pour fêter ça. Kimball observe sa jeune victime devenir chaque jour de plus en plus dépendant à lui. Il n'avait pas encore levé la main sur lui, n'étant pas entièrement sûr de la fidélité de Liang. Mais ce jour était arrivé un peu avant ce fameux 18 novembre. Liang commençait à devenir nostalgique. Il pensait à sa famille, à sa mère et à son grand frère. En deux ans, il n'y avait pas pensé, alors pourquoi maintenant ? Kimball l'ignorait et ça ne lui plaisait pas qu'il ne soit pas l'unique personne occupant les pensées de Liang. Celui-ci commençait à pleurer, comme un bébé qui est séparé de la chaleur de sa mère. Kimball le frappa, d'abord avec une gifle, puis avec des coups de points dans les joues et le ventre, et enfin des coups de pieds partout. Après ça, Liang s'était arrêté de pleurer, et il s'était enfermé dans sa chambre. Kimball n'était venu le voir que le 18 novembre.
« Alors Liang. Tu sais quel jour on est aujourd'hui ? C'est un jour spécial. Ça fait deux ans que tu m'appartiens. » Liang le regarda, surpris. Il n'avait pas bu pendant deux jours, ni parler, alors il se racla la gorge avant de demander en quoi il lui appartenait. « Mais, c'est évident. Depuis que tu es venu me voir, tu as signé un pacte. Un contrat, mais invisible. Tu es mien. Tu ne t'en ai pas encore rendu compte ? » Liang recula peu à peu vers le fond de la pièce, de plus en plus effrayé par le regard de prédateur que lui lançait Kimball. Son dos heurta le mur et l'adulte en profita pour s'avancer à grandes enjambées vers le corps tremblotant de Liang. « Ne t'inquiètes pas, ça va pas faire mal. Enfin si, mais juste au début, tu vas vite t'y habituer petite pute. » Liang était paralysé. C'est bien plus facile que ce que j'imaginai, pensa Kimball.Il prit d'une main les poignets de Liang, les plaçant au dessus de sa tête, et tomba à genoux entre ses cuisses grandes ouvertes. Il vint approcher ses lèvres de son visage, les passant sur la joue du jeune adulte effrayé, puis il les remonta vers son oreille. « Tu vas voir. Tu vas découvrir un nouveau plaisir ce soir, tellement immense que tu m'en redemanderas bien vite. » Liang frissonna, de dégoût ou de plaisir, il ne savait pas. Il penchait plus pour le dégoût mais ces sensations étaient nouvelles pour lui. Il n'avait jamais eu aucun physique de ce genre. Il avait envie de découvrir ce nouveau plaisir dont parlait Kimball, car il était sûr qu'il existait. Mais pas de cette manière là, contre le mur froid de sa chambre. Au fond, il était un romantique. Il voulait faire sa première fois avec quelqu'un qu'il aime et qui l'aimerait en retour. Et surtout, il ne s'était jamais imaginé qu'il coucherait avec un homme. Il fut pris de cours dans ces réflexions lorsqu'il sentit un courant d'air passer au travers de son boxer. Kimball lui avait retiré légèrement le pantalon. Liang était paralysé, il ne pouvait rien, alors il ferma les yeux, et attendit. Et cria. À s'en tordre la gorge. Il griffa le mur derrière lui, le sol, le dos de Kimball. Et il finit pas s'évanouir à même le sol, complétement dévêtu, avec un filet de sang coulant le long de ses cuisses.
Liang avait passé un an entier à vivre tous les jours la même chose. Sexe, sexe, et encore sexe. Il était une vrai pute de luxe maintenant, comme Kimball aimait si bien le surnommer. « Ce surnom est fait pour toi mon ange. » Mon ange. Le fait que Kimball l'appelle comme ça lui donnait envie de vomir tout ce qu'il avait dans son corps, jusqu'à en mourir. Cet homme qu'il admirait tant auparavant était devenu son pire cauchemar, la raison de toutes ses peurs, l'homme qu'il détestait le plus sur Terre. Et puis, un jour, Kimball fut arrêté pour vente de drogues. Son appartement ne fut fouillé que quelques jours après, et Liang fut immédiatement pris en charge par les policiers et l'hôpital.
Deux semaines après l'arrestation de Kimball, le frère de Liang vint le voir à l'hôpital. Il avait terriblement changé, par rapport aux souvenirs qu'avait Liang de lui. Il n'était plus le jeune homme fort, il était plus maigrichon, mais toujours aussi beau. Le monde extérieur était quelques peu différent de ce qu'il avait connu. En même temps, rester deux ans sans voir la lumière du jour... Peu de paroles ont été échangés entre les deux frères, à peine un regard. Liang ne supportait pas de regarder son frère, d'abord à cause du manque de force qu'il dégageait, puis parce qu'il s'en voulait de les avoir abandonné comme ça pour quelqu'un comme Kimball. Son frère quant à lui, avait appris ce qu'il avait vécu par le médecin qui s'occupait de Liang et ne pouvait pas poser son regard sur lui à moins de voir son petit frère se droguait, et se faire violer. « Hum. Où... où est maman ? » Son frère quitta la pièce, sans un regard pour son frère, murmurant un « Elle est partie. »
Suite à ça, quelques mois plus tard, Liang repris une vie "normale". Il essaya de se trouver un travail, pour finalement signer en tant que Doll. Après tout, il avait vécu pendant 3 ans sous la domination de Kimball, ça n'allait pas faire une trop grande différence pour lui d'être sous l'autorité de quelqu'un d'autre, et niveau traitement il était passé par pas mal de choses.